
21 octobre 2021
Elles brillent dans l'obscurité depuis plus de deux ans, semblables à des chandeliers qui veillent un mourant. Elles, ce sont ces 36 chandelles, comme autant de défaites en matches officiels (coupe d'Europe incluse) qui ont précipité le SUA dans un tourbillon vertigineux, sans précédent dans son histoire, ni même dans celle du rugby professionnel français. 734 jours de pénitence depuis que les Suavistes s'étaient offert un beau succès (27-14) sur le Stade Français dans leur pré d'Armandie, qui n'avait pas encore à l'époque des allures de sanctuaire. C'était il y a longtemps, le 19 octobre 2019, avant le Déluge, avant le Covid, avant les stades vides et les compétitions suspendues en plein vol, avant la redescente en Pro D2. C'était à une période que l'on évoque aujourd'hui avec nostalgie et en soupirant, en silence.
Il suffirait d'un souffle
Pourtant, le sport a ceci de magique qu'il n'éteint jamais tous les espoirs, qu'il ne rend jamais rien d'impossible, pour peu qu'on le veuille vraiment, pour peu qu'on le respecte. A Vannes la semaine passée, les Agenais en perdition n'ont sans doute respecté ni leur maillot, ni le riche passé de ce club pris dans la tempête, mais qui est reste leur employeur, à l'endroit duquel les fautes professionnelles restent donc théoriquement interdites et sanctionnables, comme dans toute entreprise. Il y a mille façons de perdre, même chez le dernier, mais celle-là était intolérable. Le match de ce vendredi face aux Cantaliens, s'il sera le dernier de Sylvain Mirande dans le staff lot-et-garonnais comme entraîneur des lignes arrières, qui a choisi de se retirer par solidarité avec Régis Sonnes, suspendu de ses fonctions il y a huit jours avant le match dans le Morbihan, offre pourtant aux Bleus et Blancs l'occasion - l'une des dernières, peut-être, avant d'atteindre le point de non-retour - de restaurer sinon leur rang au classement (ils resteront toujours derniers au classement même s'ils l'emportent), du moins leur dignité et leur professionnalisme. Pendant que le président Fonteneau s'active en coulisses pour trouver l'oiseau rare et le technicien qui aura assez de "cojones" et l'âme chevillée au corps pour relever un challenge aux allures d'Everest aujourd'hui (Richard Dourthe, Bernard Goutta ? Ce sont les noms qui circulent avec le plus d'insistance en tout cas), le championnat avance, lui, à grands pas, les matches s'enchaînent, semblables les uns aux autres, et les jokers fondent dans les doigts suavistes comme neige au soleil. Le soleil, justement, il serait grand temps de le revoir à Armandie en ce milieu d'automne, pour le dernier week-end avant un passage à l'heure d'hiver qu'on n'espère pas synonyme...d'hibernation. Sur le papier, le SUA ne partira pas favori face au Stade Aurillacois, un constat qui fait peine à entendre quand on repense au nombre de trophées des uns et des autres. Mais l'urgence de points et de sourires est telle qu'on ne sera pas regardant sur la manière, si la victoire - un mot oublié dans la cité du Pruneau - est enfin au bout du chemin. Il suffirait d'un souffle, mais d'un gros souffle et d'une longue aspiration, pour éteindre d'un seul coup, d'un seul, ces 36 chandelles de malheur. Ensuite viendra l'heure de définir, sur le long terme et avec les hommes de la situation, ce qui est réaliste et ce qui ne l'est pas. Mais chaque chose en son temps....
[Par Christophe Monzie]
Rendez-vous ce vendredi 22 octobre 2021 dans l'émission Top Chrono à partir de 19h05 : le mag d'avant-match avec des invités, puis le coup d'envoi à 19h30. Commentaires de Francis Dal Zovo et Jean-Pierre Delserre.
Ecoutez les réactions d'avant-match au micro de Mathieu Dal'Zovo :
Réaction de David ORTIZ (en photo) l'entraîneur des avants du Sporting Union Agen Lot-et-Garonne.
Réaction de Louis GAUBAN, arrière du Sporting Union Agen Lot-et-Garonne.
Réaction de Camille GERONDEAU, 3ème ligne du Sporting Union Agen Lot-et-Garonne.