
22 septembre 2022
Invités dans l'émission Top Marine & Blanc sur ARL, le direcreur général des Girondins de Bordeaux Thomas Jacquemier et le consultant sur la chaîne L'Equipe Pierre Bouby, reviennent sur l'actualité de la Ligue 2, des Girondins de Bordeaux et de la section féminine pour ARL.
C'est la trêve international pour les Girondins de Bordeaux qui pointent à la troisème place du championnat de France de Ligue 2. Pour le directeur général délégué Thomas Jacquemier le staff et les joueurs sont tous impliqués cette saison : « Ce qui est d’évident, et je m’en tiendrai à ce commentaire car ce n’est pas mon métier d’être dans le détail du sportif, mais il y a un truc qui est certain… Avoir aujourd’hui un vestiaire qui dans sa globalité, staff comme joueurs, tire dans le même sens et a envie de travailler ensemble… On voit que la différence est juste énorme. Même si ça ne donne pas de garanties de résultats, on voit bien quand même que quand c’est le cas, cela fait plaisir à tout le monde, ça se voit, tout le monde est impliqué… Franchement, oui, ce qui est hyper agréable, c’est ça ; cette dynamique ultra positive qu’on a chez les filles, et qu’on retrouve chez les garçons. »
Même analyse pour Pierre Bouby, consultant chez La Chaîne L'Equipe : « J'aime beaucoup l'état d'esprit de cette équipe, même si c'est un petit peu une surprise de voir Bordeaux en haut du classement de la Ligue 2. Les dirigeants ont serré les fesses pendant un moment. Il y en a plein qui sont anti Gérard Lopez, mais il faut reconnaitre le boulot qu’il a fait. Honnêtement, ça me scotche un peu de voir d’où il a pris le club, ce qui s’est passé à l’intersaison, et ce qu’il arrive à faire. Après, il y a un coup de chapeau à donner aux petits Delaurier-Chaubet, Ekomié, Mwanga, Bakwa… Ils ont complètement assumé leur rôle et je pense que ça a dû remettre en question le recrutement. Ils étaient partis dans un délire de se dire qu’ils allaient prendre beaucoup de cadres, et finalement chaque week-end ça tenait avec les jeunes [...] Je trouve que c’est bluffant de la part des gamins qui ont assumé leur rôle. Mais ils sont bien entourés aussi. J’avais l’impression qu’il y avait un nouveau cycle, un nouvel élan positif avec ces jeunes, avec de la détermination et de la personnalité. Le petit Bakwa, il m’impressionne. Il faut l’assumer ce rôle, que tu es titulaire, que tu joues tous les matches, et qu’on attend de toi que tu sois décisif. Ce n’est pas facile, mais je trouve que ça a été plutôt bien géré, je suis assez content ».
"Ce qu’il y a de sûr, c’est qu’on veut définitivement le marquer, cet ADN du football féminin"
Alors que la section féminine a débuté le championnat de Division 1, le directeur général délégué des Girondins de Bordeaux a souhaité donner les objectifs pour les prochaines saisons : « Elle est définitivement ancrée dans l’ADN du club. En fait, elle a eu un développement assez incroyable. C’est sûr qu’avec sa création en 2015, grâce à la fusion avec Blanquefort, sous l’impulsion bienveillante de Liliane Delluc et Françoise Brunet, depuis, elle a un parcours incroyable. Elle a progressé, en un an elle s’est retrouvée en première division en 2016-2017. Au-delà de ça, il y a des choix stratégiques qu’on a fait cette saison. Ce qu’il y a de sûr, c’est qu’on veut définitivement le marquer, cet ADN du football féminin, notamment en construisant cette année un bâtiment pour les pros comme on l’a fait chez les hommes, pour qu’on incarne un peu cette section féminine y compris au Haillan. Et le deuxième sujet qui nous tient beaucoup à cœur, c’est de créer un centre de formation qui aujourd’hui est le chainon manquant pour bien structurer le parcours de la joueuse chez nous. Il y a un certain nombre de choix importants qui sont faits sur cette section. Malgré la relégation, elles sont définitivement dans l’ADN du club. » Une saison qui sera marquée par des changements : « La situation nous a évidemment poussés à prendre quelques décisions, mais qui sont déjà des éléments qu’on avait en tête. Cette saison est marquée par un changement stratégique, assumé. Historiquement, la section féminine c’était beaucoup l’équipe professionnelle qui était un peu la vitrine, ce qui ne colle pas avec notre stratégie de ré-ancrage. On sait qu’il y a un vrai vivier de talents dans la région de l’Aquitaine pour les filles, et ça n’a pas beaucoup de sens de continuer à faire ce qu’on a fait, c’est-à-dire avoir une équipe incroyable faite d’internationales expérimentées, certes… Alors, c’est un peu dicté par la prudence de nos moyens puisqu’on a été relégués, oui, mais ce qu’on veut surtout aujourd’hui c’est aller au bout d’un projet club. C’est vraiment toute la cohérence qui va de la formation jusqu’à l’équipe pro, et ça n’aurait pas de sens de ne pas avoir plus de girondines au sein de l’équipe féminine. »
Une démarche de recrutement locale
Le club des Girondins de Bordeaux et notamment la section féminine veut se rapprocher au maximun des clubs de la région. Une démarche sera mise en place : « On va être de toute façon dans une démarche de recrutement vraiment très locale. Oui, il y a cette démarche, comme on l’a chez les garçons aujourd’hui. Le club a historiquement un peu perdu le lien avec ses clubs amateurs. Donc cela fait partie exactement de la même démarche. Si effectivement on peut gagner du temps… Clairement, aujourd’hui, dans la structure du club, ce n’est pas très connu, mais le club porte 100 joueuses en fait de la D1F en passant par les U19 jusqu’aux U9… C’est 7 coaches, toute cette section est dirigée par Romain Vitry. Clairement, aujourd’hui, on est un gros club, et la structure est presque identique aux garçons pour aller au bout du projet club qui est d’avoir une section féminine et masculine ».
Une section avec trois personnes à sa tête
Avec le départ de Francisco Fardilha, ancien directeur sportif de la section féminine. Thomas Jacquemier a confirmé qu'il ne sera pas remplacé et qu'ils seront trois à décider avec Gérard Lopez, président et propriètaire du club : « On avait un directeur sportif, qui est parti cet été. On a pesé longtemps les choses, et on a décidé de ne pas le remplacer, et de fonctionner à trois. Pour vraiment prendre toutes les bonnes décisions sur cette section, qu’elles soient sportives, administratives, financières, relationnelles… En fait, on décide tout à trois avec Admar Lopes et James Stevens, sous évidemment la direction de Gérard Lopez. Mais toutes les grandes décisions opérationnelles de la section féminine aujourd’hui, c’est la décision collégiale de nous trois. C’est le meilleur moyen pour nous de ne pas se tromper, de faire les bons choix, et de construire de façon très collective un projet qui ne se limite pas juste à la fin de notre classement à la fin de la saison, mais bien de construire pour les jeunes filles exactement ce qu’il y a chez les garçons, c’est-à-dire une continuité professionnelle. Soit elles vont jusqu’au bout et elles sont dans notre équipe pro et tant mieux, soit elles auront un beau métier parce qu’on les aura formées pour qu’elles puissent avoir un débouché professionnel satisfaisant […] Aujourd’hui, quand vous avez une équipe professionnelle féminine, vous avez les mêmes besoins que les garçons. La seule différence ce sont l’ampleur des montants, des budgets, et du public. Il faut être conscients qu’il n’y a pas un employé dans le club qui n’est pas concerné par la section féminine. Aujourd’hui, la gestion d’une équipe féminine, c’est 100% la même chose qu’une équipe masculine. »
[Par Dorian Malvesin, © photo ARL - Loic Cousin]
"Top Marine et Blanc" magazine consacré à l'actualité du FC Girondins de Bordeaux présenté par Dorian Malvesin, David, et Christophe Monzie.
Entretien avec Thomas JACQUEMIER, Directeur Général du FC Girondins de Bordeaux, au micro de Dorian Malvesin et Christophe Monzie.