
04 décembre 2021
Après un bilan famélique (1 point pris sur 12 possibles) sur le mois de novembre, les travaux d'Hercule de fin d'année commencent pour les Girondins avec, pour première épreuve, la réception d'un OL imprévisible qui n'a toujours pas trouvé le bon tempo en championnat, même s'il brille en Europa League dans une poule il est vrai assez faible. Si l'OL pose question, les Girondins aussi : quel visage afficheront-ils, toujours sans Koscielny, pour ce "Classico" dans un stade qu'on annonce moins rempli (qui s'en étonnera ?) que lors des années précédentes, mais qui rappellera néanmoins les chocs au sommet d'autrefois ? Sauront-ils se transcender, se révolter comme ils le promettent pour terrasser un adversaire qui a souvent réussi en Gironde (dernière victoire girondine 3-1 fin janvier 2018, deux défaites et un nul depuis) ?
Si leurs matches sont souvent spectaculaires, pour peu que leurs deux élements essentiels, Toko Ekambi et surtout Paqueta soient dans un bon soir, les Lyonnais n'en finissement pas de souffler le chaud et le froid depuis 4 mois qu'a débuté la compétition. Loin d'être souverains hors de leurs bases, les Gones n'ont gagné en Ligue 1 que deux fois, à Nantes le 27 août puis récemment à Montpellier, toujours sur un score minimaliste (1-0) que leur efficacité en Coupe d'Europe (2 buts marqués à Glasgow, 3 à Brondby et 4 à Prague) a eu tendance à faire oublier. Mais ils ont perdu chez leurs concurrents directs, à Paris, à Nice, ils ont explosé à Rennes (4-1) et même une autre fois, plus tôt dans la saison à Angers (3-0). Une arythmie qui leur vaut d'être pour l'instant relégués à une anonyme 12e place, à 6 points du troisième (même s'ils comptent un match en retard après l'arrêt de la rencontre face à l'OM le 21 novembre) et à leur nouvel entraîneur néerlandais Peter Bosz de n'avoir toujours pas convaincu par sa méthode, tournée vers l'offensive, mais peut-être pas nécessairement compatible avec l'effectif dont il dispose et qu'il n'a pas choisi, à l'instar de son homologue bosniaque Vladimir Petkovic. Avec 23 buts encaissés - un total qui ne lui ressemble pas, loin de ses standards des saisons passées - cet OL ne semble donc pas invincible, pour l'heure, quoi qu'on en dise, et s'il avait jusqu'ici sauvé les apparences au Groupama Stadium en dominant Monaco (2-0) ou Lens (2-1), après avoir gâché des points précieux face à des équipes comme Clermont ou Lorient, sa fâcheuse tendance à bafouiller contre des mal classés a fini par lui coûter cher ce mercredi soir, avec un premier accroc à domicile à l'ultime minute contre Reims (1-2) au terme d'un match médiocre qu'on ne peut pas considérer comme un simple accident et qui commence à impatienter entre Rhône et Saône, parce qu'il semble qu'il ait été la goutte d'eau.
La saison ClubMed est terminée
De l'eau, justement, il en sera sûrement question ce dimanche soir au Matmut où les conditions météo s'annoncent exécrables. Pour la deuxième fois de la saison, les Girondins auront les honneurs du Prime Time dominical, après 15 matches d'anonymat (après leur prestation plutôt spectaculaire à Marseille le 15 août pour leur précédente soirée "de gala"). Et leur chance, justement, réside peut-être dans cette irrégularité surprenante de leur hôte d'un soir. A condition qu'ils n'abordent pas ce rendez-vous capital en mode ClubMed comme ils le firent à La Meinau cette semaine. D'abord parce que ce n'est plus la saison, il y a un temps pour le football de plage et le tourisme, puis un autre pour la compétition de haut niveau. On est en plein dedans, au cas où ils en douteraient encore. Ensuite et surtout parce que le moment est venu de retrouver les fondamentaux défensifs qui ont tant manqué depuis le début de l'exercice (si tant est qu'ils soient un jour assimilés par cette équipe, car on commence à se poser la question), et de façon plus criante encore sur leurs deux dernières expéditions en Lorraine puis en Alsace, où ils ont allègrement franchi la ligne rouge du tolérable autant de fois que le ballon franchissait leur ligne de but. Des fondamentaux sans lesquels, malgré leur efficacité offensive (il faut leur reconnaître le mérite d'avoir marqué sur leurs 7 dernières sorties, depuis la claque 3-0 à Monaco le 3 octobre) ils ne pourront rien espérer qui les fasse avancer, rassure les observateurs et les supporters. Reste à savoir quels mots et quels leviers Petkovic, qui ne se dérobe pas à la tâche et savait ce qui l'attendait (il l'a réaffirmé aux médias ce samedi) aura trouvés cette semaine pour enrayer cette spirale funeste. Toujours privé de Koscielny, Medioub (qui devraient cependant revenir pour Troyes) et Baysse, Bordeaux a déjà lâché beaucoup trop de points au Matmut jusqu'ici pour s'autoriser une nouvelle sortie de route. Il n'est même plus question pour lui de se demander si gagner est dans ses cordes au vu de l'adversaire proposé...c'est juste une nécessité mathématique, alors qu'il vient d'effectuer le pire départ de son histoire en 1ere Division depuis près de 50 ans. Il lui reste 3 matches d'ici Noël pour se donner les moyens de conserver un objectif réaliste pour 2022 - celui du maintien et rien d'autre pour l'instant, sauf recrutement mirifique au mercato d'hiver -, mais il lui faut pour cela revenir dans les clous, car il a pris beaucoup de retard sur ses temps de passage. Côté lyonnais, Bosz sera privé de Dubois et Diomandé, et a décidé de se passer de Tino Kadewere pour ce déplacement. Côté girondin, outre les absents cités plus haut, Petkovic a choisi de ne pas retenir dans le groupe Mara, Maja (rétabli mais à court de compétition) et Zerkane et de reconduire le groupe qui a failli en Alsace.
Ne pas se mettre en quarantaine
Au risque de se répéter, comme on l'avait déjà fait avant les matches de Metz ou Brest, on sera donc moins regardant quant à la manière et au panache si Bordeaux met de la rigueur et du pragmatisme à l'ouvrage, si les attaquants par exemple effectuent les indispensables replis défensifs qu'ils n'ont jamais faits à Strasbourg (ce n'est peut-être pas très spectaculaire, mais ça peut soulager, parfois), s'ils interdisent à Paqueta ou Toko Ekambi de pilonner leur défense par autant de centres que n'en a délivré Liénard ce mercredi (soit 10 en 55 minutes...), s'ils contrôlent dès le départ les courses de joueurs qui aiment partir de loin, s'ils gagnent le combat du milieu de terrain comme ils l'avaient presque fait au Groupama le 29 janvier dernier au terme d'une défaite aussi cruelle qu'imméritée (2-1). Un match qui doit servir aux Girondins de référence pour négocier celui de ce soir...sauf quant au score, évidemment. Bref, quel que soit le schéma tactique choisi, on ne va pas leur expliquer leur mission. On va juste croiser les doigts pour qu'ils revoient à la baisse leur moyenne défensive hebdomadaire et s'évitent une quarantaine...de buts à l'approche des fêtes. Car ce n'est vraiment pas le moment de s'isoler ni de garder ses distances au fin fond du classement...
[Par Christophe Monzie - Photos ARL - Loic Cousin]
Réaction d'Alberth ELIS (en photo), attaquant du FC Girondins de Bordeaux, auteur de 4 buts.
Réaction de Peter BOSZ, l'entraîneur de l'Olympique Lyonnais.
Réaction de Vladimir PETKOVIC, l'entraîneur du FC Girondins de Bordeaux.
Réaction de Maxence CAQUERET, milieu de terrain de L'Olympique Lyonnais.
Rendez-vous ce dimanche 5 Décembre 2021 dans l'émission Top Chrono à partir de 19h55. Le mag d'avant-match avec des invités, puis le coup d'envoi à 20h45. Commentaires de Christophe Monzie et Michel Le Blayo assistés de Laurent Brun et Julien Huët, journaliste à Tonic Radio, spécialiste de l'OL.
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