
16 janvier 2021
Dans la riche cuisine du sud de la France, beaucoup connaissent et apprécient la spécialité locale que sont les farcis niçois : ce subtil mélange de légumes, de pain de mie, de farce, de jaune d'oeuf, de lait, l'ensemble étant ensuite passé au four. Aussi savoureuse que soit celle-ci, il semble cependant que depuis trop d'années, les Girondins en aient eu une indigestion...
La farce a assez duré...
A moins que la farce en question soit d'une tout autre nature, et qu'à la longue, ils en aient par dessus la tête d'en être les dindons, et de se...farcir deux fois par an ces turbulents niçois sans jamais pouvoir les châtier pour leur outrecuidance. 12 matches de championnat, en effet, que dure la plaisanterie, dont on connaît pourtant par coeur la recette en Gironde sans jamais éviter les aigreurs d'estomac pour autant. Dans cet océan de désillusions, la qualification arrachée en décembre 2016 au Matmut pour les quarts de finale de Coupe de la Ligue (3-2 dont un doublé de Laborde) est l'exception qui confirme la règle. Bref, hormis le spectre rémois qui hante les nuits girondines depuis la dernière glaciation (aucune victoire à Bordeaux depuis 1978, aucune victoire en Champagne depuis...1962), l'OGC Nice occupe sans mentir une solide seconde place dans le tableau d'horreurs - bien assez long - de nos bordelais. Depuis cette douce soirée d'août 2014 où le Bordeaux de Sagnol, auteur d'un début de saison parfait, s'en est venu signer à l'Allianz Riviera un succès magistral (3-1) et aligner sa 3e victoire consécutive pour ses 3 premiers matches (but de Diabaté, qui fut ensuite expulsé, et de Maurice-Belay puis Sertic en début de seconde période sur deux contres chirurgicaux à montrer dans toutes les écoles de football), les Girondins n'ont cessé de déchanter contre leurs bourreaux favoris : très souvent sur des scores étroits, certes, exception faite d'une soirée cauchemardesque en septembre 2015 (6-1, avec Crivelli expulsé, un but contre son camp de Pallois et trois autres d'un certain...Hatem Ben Arfa pour les Aiglons), très souvent aussi contre le cours du jeu, comme ce 0-0 à peine croyable en février 2018 au Matmut, avec un penalty flagrant oublié d'entrée de match sur Kamano par M.Schneider et surtout...4 tirs sur les poteaux d'un Benitez stratosphérique pour les hommes de Poyet. Le dernier affrontement en date (0-0 le 27 septembre 2020), fut un peu l'opposé de l'exemple précédent puisque ce dimanche-là, ce sont les niçois qui touchèrent 3 fois du bois (Lees-Melou, Lopes, Gouiri), Bordeaux ratant aussi des occasions très franches par De Préville ou Briand. Il est donc grand temps que la (mauvaise) série cesse, et que Bordeaux aligne enfin 2 victoires consécutives en championnat, Graal après lequel il court depuis plus de deux ans.
Retour des cadres à Nice
Vu de Gironde, le moment pourrait sembler propice, puisque le Gym traverse une passe très difficile, avec une seule victoire sur ses 12 derniers matches officiels, c'était le 16 décembre aux Costières à Nîmes chez la lanterne rouge (2-0), doublée d'une cascade de blessures, pour le capitaine Dante et la recrue-phare de l'été dernier, qui a jusqu'ici plutôt déçu, Morgan Schneiderlin. Sans compter celles du régional girondin et langonnais de l'étape, Pierre Lees-Melou, qui a enchaîné les tuiles (entorse de la cheville, puis fracture du poignet à l'entraînement), mais qui entrevoit le bout du tunnel et revient dans le groupe ce dimanche, au même titre que le danois Kasper Dolberg, et le défenseur central brésilien Robson Bambu. Chez des Aiglons qui n'ont plus gagné dans leur antre depuis 3 mois, il serait permis de penser que les Marine et Blanc ont un bon coup à jouer. Ce serait oublier un peu vite leur générosité légendaire envers les équipes en difficulté, et deux précédents récents à Bordeaux contre Reims et surtout St Etienne, qui restait aussi sur 3 mois et 12 rencontres sans victoire avant de s'imposer le 16 décembre au Matmut (2-1)...Deux gifles encore trop fraîches pour qu'on les ait déjà oubliées.
La vie sans Pablo
Si, outre les deux premiers cités, l'OGCN sera privé de Danilo et de Rony Lopes qui s'est blessé au quadriceps après le nul à Metz (1-1), les Girondins, eux, devront s'inventer une vie sans Pablo, leur défenseur central incontournable, transféré ce vendredi chez le Lokomotiv Moscou, actuel 8e du championnat Russe. Le brésilien était de toute façon suspendu pour cette rencontre sur la Côte d'Azur, mais c'est dans les prochaines semaines que l'on verra vite si Bordeaux parvient ou non à digérer son départ, sur le plan sportif s'entend. Car sur le plan financier, les propriétaires du club se séparent d'un des plus gros salaires et confirment en ce sens leur intention de dégraisser l'effectif, même si le joueur, l'un des plus anciens au club (5 saisons en Gironde) aurait souhaité poursuivre l'aventure, mais à des conditions financières devenues incompatibles avec le contexte du moment. Reste que, comme pour son ex-coéquipier François Kamano que le Brésilien retrouvera à Moscou, le temps n'a pas travaillé en faveur du club, c'est le moins qu'on puisse écrire. Bordeaux avait en effet refusé une offre de Monaco à 15 millions pour finalement vendre le Guinéen pour 4,5 aux Moscovites 6 mois plus tard. Bis repetita pour celui qui, comme un autre de ses compatriotes l'ayant précédé à ce poste, Carlos Henrique (9 saisons en Marine et Blanc), laissera un souvenir durable en Gironde qui tient autant au joueur qu'à l'homme qu'il est : même si le Covid et la crise des droits TV ont désormais transformé l'univers du mercato en morne plaine, même si ce transfert en Russie devrait être assorti de bonus, le montant de la transaction (2,5 M€) reste sous-évalué, et même dérisoire pour un joueur de ce niveau et de cette régularité, qui fut parmi les 2 ou 3 meilleurs de l'équipe sur la phase Aller et dont Gasset avait fait un des hommes-clés de sa défense, pour l'instant seul point fort de l'équipe. Un montant très éloigné de l'offre qu'avait émise pour le même homme en juillet 2018 un autre club russe aux Girondins, le FC Krasnodar (12 M€) et qui n'avait pas abouti, Bordeaux étant surtout obnubilé à cette époque par la vente de Malcom... Si l'on ajoute le départ d'un autre joueur-clé, Gaétan Laborde, bradé à Montpellier 5M€ en août 2018 et qu'aucun des attaquants actuels n'est parvenu à faire oublier, deux ans et demi plus tard, ou ceux qui sont partis pour rien (Diabaté...), on comprend mieux pourquoi chaque saison les moyens réels des Girondins sont sans cesse revus à la baisse, quels que soient les ambitions annoncées ou les promesses faites, et pourquoi Montpellier ou le Lokomotiv Moscou ont fait une bonne affaire. A Nice, c'est donc très certainement la paire Baysse-Koscielny, qui a aussi donné satisfaction, qui devrait être alignée en charnière centrale, étant entendu que le jeune Bessilé est blessé et que Mexer, bien que dans le groupe, n'a pas joué une seule minute depuis le début de l'exercice. Hatem Ben Arfa, trop juste, ne sera pas non plus du voyage, ce qui devrait soulager le coach niçois Adrian Ursea qui ne tarit pas d'éloges sur son ancien joueur. A noter le retour de Poundjé et la présence des jeunes Traoré, Bakwa et Lacoux dans le groupe des 22 retenus par Jean-Louis Gasset.
Ecoutez les réactions de Jean-Louis GASSET, l'entraîneur du Football Club des Girondins de Bordeaux, Paul BAYSSE, le défenseur central du FC Girondins de Bordeaux. Ainsi que le jeune milieu défensif de l'OGC Nice Kephren THURAM, et l'entraîneur helvetico-roumain Adrian URSEA en conférence de presse dans le nouveau centre d'entraînement du club (en photos additionnelles), au micro de Christophe Monzie.
Rendez-vous ce dimanche 17 janvier 2021 dans l'émission Top Chrono à partir de 14h20. Coup d'envoi : 15 heures, commentaires de Christophe Monzie.
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