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La Covid-19 vécue de Grèce par une girondine : « on pensait être en dehors de tout ça mais en fait pas du tout »

07 janvier 2021 à 18h46 Par Jérôme Martin-Castéra
Crédit photo : Marouchka Alexandroff

Le pays est actuellement sous confinement.

La première vague du coronavirus a semblé avoir épargné la Grèce au printemps dernier à l'image de pays comme le Canada ou l'Australie. Quelques dizaines de cas quotidiens. 156, au pire, dénombrés le 21 avril. Puis, mi-août c'est l'emballement. Le nombre de contaminés se compte par centaines puis en milliers jusqu'en octobre avec un pic à 3227 cas le 19 novembre.

Un confinement strict

Et si ces chiffres sont loin de ceux d'autres pays (France, Allemagne, Italie, Espagne...), ils sont suffisamment élevés pour inquiéter les autorités. Face à cette montée du Covid-19 dans le pays, le Gouvernement de Kyriákos Mitsotákis a mis en place un confinement le 7 novembre dernier. Commerces, restaurants, écoles, églises ou lieux culturels sont fermés depuis. Alors que cette mesure devait prendre fin ce 7 janvier, elle a finalement été prolongée au début de l'année jusqu'au dimanche 10 janvier. Reste à savoir si tout pourra rouvrir "normalement" dès lundi dans la république hellénique dont les dirigeants doivent prochainement s'exprimer. Malgré ce contexte, « la population reste souriante et sympathique » confie Marouchka, de retour du marché d'Athènes. Le soleil et des maximales avoisinant les 20 degrés doivent jouer sur le bonheur des grec.que.s bien souvent obligés de porter le masque.

Confinement en place depuis novembre



Étudiante à KEDGE, la girondine est arrivée à Athènes fin septembre pour un Erasmus de six mois à l'université d'économie de la capitale. Difficile pour elle d'imaginer un tel scénario à son arrivée. « On ne s'y attendait pas. On pensait être en dehors de tout ça mais en fait pas du tout » commente t-elle. Aujourd'hui, la Grèce a dépassé le cap des 5000 décès liés à la Covid-19 et comptabiliserait plus de 142 000 cas depuis le début de la pandémie.

Un Erasmus particulier

Cependant, la jeune femme positive : « je ne le vis pas mal ». Il faut dire que Marouchka a pu profiter dès son arrivée en Hellas. « De septembre à novembre j'ai pu faire ce que je voulais, tout était ouvert... me faire des amis, profiter, aller sur les îles... ». Une situation rêvée alors qu'en même temps la courbe des contaminations augmentait de façon inquiétante.

Depuis l'instauration du confinement, la bordelaise s'adapte. Grâce à une attestation de sortie, elle peut prendre l'air durant 3 heures en journée  puisqu'un couvre-feu est aussi mis en place entre 21h et 5h. L'occasion de se balader dans l'immense capitale, de retrouver des ami.e.s ou d'aller faire quelques courses dans les commerces dit "essentiels". À Noël, l'étudiante de la business school girondine a même pu passer de bons moments avec sa mère venue de Suisse. Réjouissance supplémentaire, le click & collect a été autorisé uniquement durant cette très courte période dans les commerces. Il ne l'est désormais plus. Le nouvel an, comme pour tout le monde, a été restreint et s'est fait en petit comité. « Ce n'était pas des fêtes tristes » soutient-elle cependant tout en gardant un œil sur la situation en France.

Une atestation pour sortir

Le vaccin Pfizer est lui arrivé à la fin de l'année 2020 dans le pays de l'Olympe. Un motif d'espoir alors que le nombre de nouveaux malades semble aussi ralentir grâce à ce confinement (814 cas ce mercredi). Celui-ci sera t-il levé ? Moins strict ? Des questions auxquelles Marouchka n'a pas de réponse. Nul doute que la bordelaise sera attentive à la prise de parole du Gouvernement dans les heures ou les jours qui arrivent, elle qui compte « pouvoir encore profiter » du beau pays des Balkans avant son départ en février. Peut-être même retourner au cinéma, elle qui est active et attachée à la culture et notamment au septième art. « Les cinémas étaient déjà fermés à son arrivée. Les grec.que.s sont amateurs de cinéma, il y bien souvent des séances en plein air jusqu'à fin novembre » explique celle qui a été membre d'Extérieur Nuit, l'association ciné de KEDGE, organisatrice notamment du Festival Européen du Court-Métrage de Bordeaux.

Des cinémas à l'arrêt

« C'est un Erasums particulier et unique » confie Marouchka qui s'apprête à retrouver la Gironde dans un mois. Aucun regret pour elle : « j'en garderai un super souvenir ».

Un Erasmus particulier