Rugby (19e journée - Top 14) Racing 92 / Bordeaux-Bègles (32-33) : la monnaie de leur pièce...


23 janvier 2021

Alfred Hitchcock, le maître (jusqu'alors) incontesté du suspense, doit se retourner dans sa tombe. Cette saison, l'Union Bordeaux-Bègles est décidément en train de menacer sa couronne. Une fois, deux fois, trois fois...la balance a penché en sa faveur à l'extérieur, par l'écart le plus minime. Une spécialité exclusivement girondine jusqu'ici dans ce championnat. Un petit point qui change tout en fait, puisqu'il en vaut quatre et la conforte dans le Top 6 qu'elle venait d'intégrer il y a deux matches. Et pour qu'elle y reste, il fallait effectivement cet exploit dans les Hauts de Seine puisque tous ses adversaires directs ont gagné (La Rochelle, Toulouse, Clermont et Lyon).

Surpris en fin de match le 5 décembre par les Franciliens et l'essai de Teddy Thomas à 5 minutes de la sirène (12-17), les Unionistes ont rendu à leurs hôtes la monnaie de leur pièce. Mais cela a tenu à un cheveu...ou plutôt à un poteau, trouvé par Beale (77e) sur la dernière (et l'unique échec) d'une bien trop longue série de pénalités (6) concédées par les Girondins sur cette rencontre qui faillirent leur coûter un succès que leurs 3 beaux essais légitimaient amplement.

Film du match

Leur grand mérite aura été de ne pas perdre leur rugby quand le Racing frappa deux fois en deux minutes par Juan Imhoff (20e), puis Lauret (20-13, 22e) sur une incompréhension  de Romain Buros et Ben Lam offrant un boulevard au 3e ligne parisien. Puis de revenir au score au meilleur moment, juste avant les citrons, par Cameron Woki après une magnifique double sautée de Jalibert, encore impérial ce samedi, qui rentabilisait immédiatement leur supériorité numérique après le carton jaune à Colombe (37e) pour fautes répétées. Le troisième personnel de la saison pour le 3e ligne girondin rappelé chez les Bleus (celui-ci sera avec le XV de France dès demain) pour remplacer le rochelais Alldritt (23-23 à la pause), après que Scott Higginbotham eut intercepté une passe de Machenaud pour s'en aller seul ouvrir les hostilités par un essai de filou (13-6, 17e). Plutôt pas mal payé pour l'Union qui, c'est vrai, avait passé une bonne demi-heure à repousser comme elle pouvait la furia du Racing, mais avait aussi eu le bon goût de punir au pied (5/5 pour Jalibert) ou donc à la main ses moindres erreurs, autrement dit de faire preuve de réalisme.

Jalibert régale encore

Si l'ouvreur bordelais échouait ensuite pour sa seule et unique fois de la journée sur une pénalité de 30 mètres à droite (49e), il se rattrapait vite de façon magistrale en enrhumant Finn Russel pour aller planter son 3e essai de la saison qu'il transformait lui-même (30-23, 52e). Juste auparavant, le gros coup dur avait pourtant frappé son équipe quand le capitaine Mahamadou Diaby avait été obligé de quitter le terrain, blessé au tendon d'Achille (le staff bordelais craignait après le match une rupture, blessure tristement à la mode en ce moment puisqu'elle a aussi frappé le footballeur girondin Otavio 3 jours plus tôt). Hélas, en plus de ses fautes de main et de ses lancers hasardeux en touche (2 touches pas droites), l'Union s'illustrait par son indiscipline et offrait à Machenaud l'occasion de faire recoller au score sa formation en 4 minutes à peine (30-29, 59e) et pire, de prendre l'avantage par un Machenaud impeccable (7/7) après une énième faute girondine, cette fois de Paiva (32-30, 62e).

Mais Sanconnie laissait une nouvelle fois ses partenaires en infériorité numérique pendant 10 minutes en commettant une grosse faute sur Alexandre Roumat en fond d'alignement sur une touche (64e). Ce qui n'estompait pas la hargne des Parisiens, poussant les Girondins à une défense héroïque. Lucu sanctionnait ensuite un Chat trop possessif de sa pelote qui n'avait pas libéré le ballon au sol (33-32), montant encore davantage le curseur d'un suspense devenu étouffant. Il restait à l'Union à dresser les barbelés et à déclencher le plan Orsec, ce qu'elle ne fit pas toujours avec la lucidité souhaitée, notamment dans les dernières secondes. Mais comme on l'a vu, la victoire et le poteau girondin avaient déjà choisi leur camp.

Le joueur : Cameron Woki

Il a inscrit son troisième essai de la saison, le troisième ligne international de l'UBB a été impressionnant notamment en fin de match après avoir volé deux ballons sur les touches du Racing : "cette semaine, on avait beaucoup travaillé le secteur de là touché. C'est donc très satisfaisant de voler ces deux derniers ballons. En prenant les deux dernières touches, je me suis rattrapé de ma faute juste avant qui aurait pu nous couter la victoire. C'est un match très dur à gagner. Il fait aussi souligner l'apport de notre banc." déclare Cameron Woki.

Les réactions

Ecoutez les réactions de Cameron WOKI, le troisième ligne de l'Union Bordeaux-Bègles, Laurent TRAVERS, le manager du Racing 92 ainsi que l'ailier argentin du Racing 92 Juan IMHOFF au micro de Dorian Malvesin, qui commentait cette rencontre en direct intégral depuis le Paris la Défense Arena à Nanterre, aux côtés de Francis Lagleyze.

Réaction de Cameron WOKI

Réaction de Laurent TRAVERS

Réaction de Juan IMHOFF