
09 mars 2022
Avant la rencontre contre le Paris Saint-Germain ce dimanche 13 mars (13h), le capitaine des Girondins qui aurait dû s'exprimer après la rencontre contre Troyes, a finalement pris la parole ce mercredi 9 mars. Josuha Guilavogui a abordé plusieurs sujets avant la dernière ligne droite et le sauvetage du club. Interview (cliquez en bas de l'écran pour l'interview complète).
Depuis l'arrivée de David Guion, les Girondins ont obtenu deux matches nuls et une défaite, ce qui a cassé une certaine évolution : "ça a été très difficile après le match de Troyes. Je pense que l'atmosphère a été très lourde, ça a été une grande désillusion. On avait à coeur de prendre les trois points, on s'était dit, après les deux matches encourageants contre Monaco et à Clermont, que cette fois à domicile on allait faire ce grand pas en avant qui nous mettrait dans une position confortable pour aborder ce déplacement à Paris. Ça a été difficile à digérer après le match et lundi, l'entraîneur a su trouver les mots justes pour nous remobiliser en nous disant qu'on avait déçu pas mal de gens, mais la colère, on ne peut la diriger que contre nous-mêmes, car on n'a pas respecté ce qu'on avait fait à l'entraînement".
"On a besoin des supporters" - Josuha Guilavogui
ARL : Est-ce qu'il y a une peur de mal faire, une peur de gagner ?
Josuha Guilavogui : On n'a pas peur de mal faire mais on a une pression et il y a de l'attente. Contre Monaco à la rigueur, on peut se dire qu'on gagne 1 à 0, mais c'est quand même Monaco, même si on est en supériorité. Le public est assez content de ce match nul, là c'est Troyes, une rencontre capitale, ça peut être le tournant d'une saison. Il y a une certaine appréhension, même si, comme le dit l'entraîneur, on est pros et c'est notre job de répondre aux attentes, d'être forts et de pouvoir assumer cette pression. Aujourd'hui, c'est nous les joueurs les premiers responsables, c'est nous qui nous sommes mis dans cette situation et on doit en sortir.
Que s'est-il passé à la fin du match ? Toi et Gaëtan Poussin vous êtes allés voir les supporters dans le Virage Sud avant de revenir...
On a voulu aller voir les supporters, Gaëtan et moi, et la personne de la sécurité. Les supporters nous ont dit de rentrer au vestiaire. Honnêtement, je ne leur en veux pas, je les comprends tout à fait. Peut-être que j’aurais réagi de la même façon. Vous savez, des fois, il ne faut pas réagir à chaud. Qu’est-ce qu’on aurait pu leur dire ? ‘On a essayé, C’est dommage, restez derrière nous’. Le Virage des Ultras était plein, ils ont répondu présents, et nous on les a déçus. Ce n’est pas encore fini. Je sais que c’est très dur pour eux, pour nous. Ils le vivent, et quand on est dans l’attente de quelque chose, qu’on ne le reçoit pas en retour, c’est blessant. Mais on a besoin d’eux. On a perdu trois points dans un match où tout le monde nous a attendus, il va falloir aller les récupérer quelque part où personne ne nous attend. Ça ne passe pas forcément par une victoire directement à Paris, mais on y va pour prendre des points. On y va en tant que dernier de Ligue 1, en tant qu’équipe qui va tout donner pour acquérir son maintien.
Est-ce que le match contre Paris peut vous ressouder ?
Il nous faut cette victoire et il faut que ce soit le plus tôt possible. Je sais que personne ne nous voit nous imposer à Paris, ça va être dur mais on va tout donner et si c'est un point, ce sera un point de pris. On voulait être forts à domicile, on voulait se montrer invincibles, on a échoué à la première marche, il va falloir récupérer des points où personne ne nous attend.
Guilavogui, capitaine exemplaire pour les supporters © photo ARL - Dorian Malvesin
Dans cette situation, en tant que capitaine, quels sont tes mots ?
En tant que capitaine, je dois montrer l'exemple, je dois parler. Avec certains joueurs, on peut aller au "conflit", d'autres ont besoin de plus d'attention et de dialogue. C'est à moi d'aller vers les joueurs, vers le staff et d'échanger, c'est aussi ma responsabilité. Quand on a switché notre tactique, je me suis laissé porter par l'enjeu et c'est là aussi que je dois apporter mon expérience. Le football, ça peut aller très vite dans un sens comme dans l'autre.
Que penses-tu des propos de ton président Gérard Lopez ?
Ce n'est pas agréable, mais c'est la réalité. Je pense que quand on est 20e de Ligue 1 avec l'effectif que l'on a, on ne peut pas dire à notre président : "faites attention comment vous parlez". Le président a fait le recrutement qu'il fallait. Il a mis les gens qu'il fallait. Et maintenant, c'est notre responsabilité. Si vous faites mal votre boulot, quand votre boss, il vous parle mal, vous vous taisez, vous acceptez et vous montrez le contraire sur le terrain.
A Bordeaux, est-ce qu'un joueur est conditionné pour jouer le maintien ?
Je pense que c'est notre rôle à nous, joueurs d'expérience, on a des jeunes joueurs qui n'ont jamais vécu cette situation. Ce genre de situation, ça change un homme car vous savez, le football est une passion et quand vous vivez de votre passion, vous êtes dépendant des résultats du week-end. Lorsque que vous êtes dans une dynamique où vous ne faites que perdre, on peut vite baisser les bras et devenir défaitiste, il faut combattre cet aspect-là. La vérité dans le football, celle d'aujourd'hui n'est pas celle de demain par contre, il n'y a qu'un chemin c'est le travail, en travaillant, on n'est pas sûr d'y arriver, mais en ne travaillant pas, on n'y arrivera pas du tout et c'est à nous, les joueurs qui avons un peu plus de poigne dans le vestiaire, à véhiculer ce message. Chaque joueur et homme sont différents et quand tu joues le maintien, c'est plus ta qualité d'homme qui est requise que celle de footballeur".
[Par Dorian Malvesin, © photo ARL - DM]
Ecoutez l'intégralité de l'interview avec Josuha Guilavogui.
Ne manquez pas non plus "Top Marine et Blanc" ce jeudi 10 mars à 19h45 avec nos invités, puis "Top Chrono" ce dimanche 13 mars en direct intégral du Parc des Princes à partir de 12h20. Commentaires de Guillaume Drechsler.