
23 janvier 2022
Plusieurs personnalités originaires de Gironde et de Lot-et-Garonne se sont lancées dans la course à la présidentielle. Méconnue ou populaires, certaines candidatures intriguent.
Officiellement la campagne présidentielle ne débutera que le 28 mars prochain alors que le premier tour est lui fixé au 10 avril. Mais, déjà les prétendant.e.s s'activent sur le terrain ou sur le net. Des dizaines et des dizaines de candidatures, parfois farfelues, sont à noter. Plusieurs personnalités de Gironde et de Lot-et-Garonne comptent peser dans cette campagne particulière.
Véronique Rocchi
Véronique Rocchi n'est pas une inconnue à La Teste-de-Buch où elle était co-responsable du comité En Marche ! puis animatrice de celui de Pyla-sur-Mer. Elle quitte finalement la majorité présidentielle avec l'espoir de se présenter aux législatives de 2017. Ce sera finalement les élections municipales de 2020. Avec pas tout à fait 4% des suffrages exprimés, la tête de liste Confédération testerine humaniste s'associera au second tour avec Patrick Davet, finalement élu.
Fondatrice du think tank France D'Avenir, Véronique Rocchi a décidé de se lancer à la course à la présidentielle en novembre dernier. Autrice de nombreuses tribunes dans le magasine Entreprendre de Robert Lafont, l'ancienne marcheuse peut aussi bien relayer des actualités de Jean Lassalle ou d'Henri Gaino. Dernièrement, celle qui se revendique proche de l'esprit du Général de Gaulle, s'est exprimée contre le pass sanitaire, qu'elle qualifie de « pass de la honte » ou contre le port du masque, notamment chez les enfants.
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Dans les grandes lignes, son projet politique se résume ainsi : « L’AVENIR politique, économique, sociale de la FRANCE passe par une souveraineté Française retrouvée par une économie du sens , transformons notre écosystème innovant, créons et encourageons fiscalement l’entreprenariat, les starts-up créatives sur les secteurs porteurs d’avenir. Par le confédéral , la démocratie participative directe par référendums citoyens sur les grands enjeux du pays dans un dialogue de paix, dialogue multiculturel Sud/ Nord Méditerranée ».
Philippe Poutou
Probablement le candidat girondin le plus connu de tous. Après 2012 (1,15%) et 2017 (1,09%), Philippe Poutou se lance dans une troisième campagne présidentielle. Investi en juin 2021 par le Nouveau Parti Anticapitaliste, l'ancien salarié CGT de Ford Blanquefort part cette fois-ci en campagne avec la casquette de conseiller municipal. Une performance réalisée durant les municipales de 2020 où sa liste Bordeaux en Luttes atteint contre toute attente le deuxième tour, obtenant ainsi trois postes au conseil municipal et un à la Métropole.
Il est l'un des nombreux candidats de gauche dans cette élection. Pour autant, il n'était pas envisageable de participer à la primaire populaire, finalement boudée par un grand nombre. Impensable pour lui de figurer aux côtés d'Anne Hidalgo, Christiane Taubira ou Yannick Jadot qui, selon ses mots sur BFM « ont participé à des gouvernements Hollande et Valls ».
Reste à savoir si Philippe Poutou obtiendra ses 500 parrainages comme lors des deux dernières élections présidentielles. Au 10 janvier, le candidat de 54 ans comptabilise 206 promesses de parrainages après avoir rencontré plus de 4000 maires. Un milliers de ceux et celles-ci hésiteraient encore. Le candidat reste malgré tout optimiste. Il sera présent ce jeudi à 19h00 pour un meeting à l'Athénée Municipal de Bordeaux après avoir participé à la journée de mobilisation le matin même dans les rues de la ville.
Hélène Thouy
À 37 ans Hélène Thouy pourrait être l'une des surprises de cette élection. La fondatrice du Parti Animaliste, avocate à Langon, apparaît à plusieurs reprises dans différents sondages. Si le score reste maigre (moins de 1%) elle fait jeu égal ou devance parfois certain.e.s candidat.e.s à renommée nationale. La fin des élevages industriels et intensifs, la création d'un ministère de la question animale, la fin des corridas, des combats de coqs ou tous les spectacles cruels impliquant des animaux sont notamment les grandes lignes de son programme.
Dans le cadre d’une question prioritaire de constitutionnalité, j’ai plaidé devant le Conseil constitutionnel pour défendre la liberté de conscience des opposants à la chasse sur leur propriété. #LesAnimauxComptent
— Hélène Thouy 2022 (@HeleneThouy) January 13, 2022
???? https://t.co/BjxFVL4ptW (2021-964 QPC) pic.twitter.com/oA4GZfgNJ8
Plus de bien-être pour les animaux qui ne signifie pas pour autant la fin de l'élevage ou de la chasse comme le rappelle celle qui a grandi entre Bordeaux et Agen. Sur les ondes de France Inter, Hélène Thouy avoue avoir pour l'instant 260 parrainages.
Christine Bouyer
Christine Bouyer ira-t-elle au bout de son idée ? La lot-et-garonnaise s'était déjà lancée dans la course à la mairie de Marmande en 2020 (en vain avec un score de 3,58%) en même temps que son époux Gilles à Tonneins (dernier avec 2,51% des suffrages exprimés). Après cet échec, Christine Bouyer voit plus grand en visant l’Élysée.
Elle co-préside le parti France Puissante Français Aisés. Qui est l'autre co-président.e ? Mystère parmi tant d'autres autour de cette candidature et du FPFA dont le siège serait situé, selon la rubrique contact de son site, non loin de la Sorbonne à Paris. Néanmoins, et malgré une communication brouillonne sur les réseaux sociaux, Christine Bouyer et ses équipes ont rédigé de nombreuses propositions - autour de ses 15 ministères souhaités - comme la gratuité des transports, la relocalisation de toutes les entreprises non polluantes françaises en France, la fin du droit du sol et d'asile ou l'envoi de des clandestins et récidivistes aux centres d'accueil en Guyane. La candidate promet également : « de sortir 7 millions de français de la pauvreté, la classe moyenne deviendra aisée » de « protégerer tous les français contre l’insécurité, la délinquance, le terrorisme » et de reconquerir « tous les territoires perdus », elle assure « qu’il y aura zéro immigrant clandestin en France sauf en Guyane et stopperai l’islamisation en France ». Mieux encore : « j’établirai notre propre GAFA français et Station Spatiale Française; je hisserai la France en la première puissance d’Europe, restaurerai la grandeur et la fierté française ».
Laurent Saudel
Et si comme Armand Fallières de1906 à 1913, le président de la République était lot-et-garonnais ? C'est ce qu'espère Laurent Saudel. Ce natif de Clairac envisage aussi de diriger le pays. Alors qu'il ne se reconnaît pas dans les différents autres candidats, cet exploitant agricole de 51 ans part en campagne. Plusieurs propositions sont lisibles sur son site internet dans différents domaines. Le quinquagénaire souhaite notamment l'augmentation de la capacité de détention à 500 000 places. Augmentation aussi des forces de maintien de l'ordre qui seront mieux équipées. À l'image de Yannick Jadot, Laurent Saudel est favorable à la légalisation du cannabis.
« Les français ne sont plus fiers de leur pays, regrette le désormais candidat. On a trop de fracture dans la société. Il faut retrouver cet élan et cette confiance ».
Les candidat.e.s ont jusqu'au 4 mars 2022 pour rassembler leurs 500 signatures.
[Jérôme Martin-Castéra et Gwladys Lescouzères – photos : D.R.]