
07 mai 2021
[Par Christophe Monzie]
Première balle de match offerte aux Girondins ce samedi dans un derby de l'Atlantique au couteau chez des Canaris barragistes, mais qui restent sur 2 victoires dont une démonstration à Brest (4-1). Les Marine et Blanc, où De Préville et Seri seront de retour, sont à 90 minutes d'un maintien mathématique en Ligue 1 s'ils l'emportent dans ce stade où ils ont plutôt réussi ces derniers temps. Un nul, et à fortiori une défaite, et ils replongeraient dans l'angoisse avec l'obligation de cravacher et de prendre au moins 3 points sur l'un de leurs deux derniers matches, loin d'être faciles. Pourquoi remettre à demain ce qu'ils pourraient faire le jour même ?
La semaine au Haillan a, comme en s'en doute, été plus légère à vivre. Le ballon d'oxygène décroché par les Girondins la semaine passée contre Rennes à la sueur de leur front a éclairci un horizon sportif qui avait viré au rouge vif depuis de trop longues semaines. Mais pour que le ciel soit définitivement bleu (marine, de préférence), il reste un dernier gros effort à produire pour les joueurs, capital, pour ce qui sera sans doute le match le plus important de la saison. Effort qui pourrait non seulement leur épargner ceux qu'il leur faudra consentir, dans le cas contraire, lors des suivants, mais aussi éclaircir par ricochet l'horizon financier du FCGB, même si l'une des stratégies - pas la moins risquée et pas celle qui a le plus de chances de laisser le club aux mains de vrais acteurs locaux sensibilisés à la vie du club et à son patrimoine plutôt qu'à des spéculateurs fortunés surgis en dernière minute - consiste aussi à attendre le plus longtemps possible (sans doute pas au-delà de trois mois tout de même) afin d'avoir le moins de dettes à éponger, dans l'éventualité d'un redressement judiciaire. Un risque calculé, donc, pour les repreneurs potentiels, dont le nombre va croissant ces derniers jours (y compris du monde de l'ovalie), tout comme le sera celui que les hommes de Gasset devront prendre sur une pelouse de la Beaujoire où ils ont majoritairement réussi ces dernières saisons (victoires en 2017, 2018 et 2020, 1-0 chaque fois), exception faite de ce 24 février 2019 où Nicolas Pallois, d'une volée imparable, s'en vint rappeler aux dirigeants girondins l'erreur qu'ils avaient sans doute commise en le laissant partir pour le rival éternel de l'Atlantique, ajoutant son nom à une déjà longue liste de garçons de talent non retenus en Gironde pour des raisons diverses et variées, un manque d'ambition et de moyens dont le FCGB, qualitativement appauvri peu à peu au fil des saisons au point de tomber plusieurs matches cette année en-dessous de la ligne de flottaison de la L1, est peut-être en train de payer la note aujourd'hui. Sans que le staff en place y soit pour grand chose, même si des contacts ont déjà été pris avec Michel Der Zakarian, qui pourrait être la priorité du club si Gasset et ses associés décidaient de ne pas prolonger l'aventure.
Calculs et hypothèses...
Mais comme on ne refera pas l'histoire et que l'heure est à regarder vers l'avenir, la mission commando des hommes de Gasset consistera, à court terme, à s'imposer à Nantes ce samedi, par n'importe quel score et de n'importe quelle manière s'il le faut. Une victoire qui constituerait une véritable Libération, pas seulement parce qu'on sera le 8 mai...et la plus belle suite donnée à la lettre diffusée ce mercredi par le Comité d'entreprise et les salariés du club, qui ont réaffirmé haut et fort leur soutien total au club et leur foi en son avenir. En clair, de la même façon qu'on espérait que le stage à Ploemeur débouche sur une réaction positive à Lorient avant qu'il ne soit d'emblée plombé par l'annonce de l'accident industriel, on attendra de ce derby au couteau qu'il donne tout son sens aux démonstrations de joie, bien légitimes cependant, de dimanche dernier après ce succès crucial, et à la communion émouvante et sincère des joueurs avec leurs supporters ce jour-là. Il reste juste à espérer qu'il n'y ait pas de similitude avec la sortie de route dans le Morbihan. Faute de quoi, au-delà de 3 précieux points perdus qui permettraient aux Canaris de revenir sur les talons de leur victime (à 2 points, pour être précis), le rapport de forces pourrait changer de camp, et le doute s'inviter une énième fois au Haillan, le programme attendant les Girondins étant loin d'être, sur le papier du moins, aussi jouable que celui de Lorient (Metz puis Strasbourg) ou de Nantes, qui sur sa lancée, serait bien capable de faire carton plein à Dijon puis contre Montpellier. Pas sûr alors que même une victoire sur Lens (qui viendra jouer l'Europa League au Matmut le 16 mai) avant un déplacement à Reims où leur mission première sera d'abord de repousser les limites du paranormal et d'une malédiction vieille de près de 60 ans suffise aux Girondins pour éviter la place de barragiste. Restent les inconnues de Strasbourg, 38 points (qui a toutes les cartes en mains pour se sauver tout de suite contre Montpellier puis à Nice afin de s'éviter un final à tuer à la Meinau contre...Lorient le 23 mai) et de Brest, 40 points, qui semble avoir levé le pied un peu tôt et a perdu sans doute plus qu'un match dans le derby breton du dimanche passé (1-4), même s'il lui reste la place pour prendre les points manquants à Nice ou contre Montpellier avant de recevoir le PSG. Les Girondins, eux, n'ont pas en entrer dans ces calculs d'apothicaire. En battant l'actuel 18e ce samedi, ils le mettraient à huit points à deux tours de la fin, avec donc la garantie du maintien et de finir, au pire, à la 17e place. Car on a du mal à croire que Nîmes, après toutes les occasions manquées dernièrement par les Crocodiles, finisse par un carton plein et coiffe tout le monde sur le poteau...Pour cet avant-dernier déplacement de la saison, troisième et dernier volet de leur triptyque breton, les Girondins récupèreront Seri, qui a purgé sa suspension, et De Préville, dont la douleur au genou n'est plus qu'un mauvais souvenir. En revanche, Basic, qui a pris un coup à l'entraînement mercredi, et Ben Arfa (douleur aux adducteurs) sont incertains. A Nantes, le défenseur Jean-Charles Castelletto, suspendu, sera remplacé en défense centrale par le brésilien Girotto aux côtés de Pallois. Kombouaré pourra en revanche compter sur le reste de son effectif, y compris le retour de Charles Traoré. Un groupe actuellement sur une belle dynamique et qui, on n'en doute pas, mettra tout en oeuvre pour montrer son meilleur visage devant les Anciens du club, conviés ce samedi matin à 10h30 à l'inauguration officielle de la statue d'Henri Michel réalisée par le sculpteur Mauro Corda, qui aura lieu dans la cour d'honneur du stade de la Beaujoire.
Ecoutez au micro de Christophe Monzie les réactions d'avant-match. Rendez-vous ce samedi 8 Mai 2021 dans l'émission Top Chrono à partir de 12h15. Le mag d'avant-match avec des invités bordelais et nantais, puis le coup d'envoi à 13h. Commentaires de Christophe Monzie et Gilles Rampillon, international, triple champion de France et vainqueur de la Coupe de France, demi-finaliste de la Coupe des Coupes, 416 matches et 111 buts marqués sous le maillot nantais.
Match à vivre sur toutes nos fréquences en direct intégral du stade de la Beaujoire à Nantes, sur notre site internet www.arlfm.com et sur l'appli ARL de votre téléphone !
Réaction de Benoît COSTIL, le capitaine et gardien de but du FC Girondins de Bordeaux.
Réaction de Jean-Louis GASSET, l'entraîneur du FC Girondins de Bordeaux.
Réaction d'Antoine KOMBOUARE, l'entraîneur du FC Nantes.
Réaction d'Imran LOUZA, le milieu offensif du FC Nantes.