« J'aime bien jouer avec le public en France » - pour leur grand retour les Stranglers sortent le grand jeu avec un nouvel album et une tournée européenne qui passera par le Krakatoa le 6 décembre 


24 novembre 2021

Après neuf ans d'absence la mythique formation anglaise a signé en septembre dernier son retour avec "Dark Matters", qui était en grande majorité fini lors du décès de Dave Greenfield des suites de la Covid-19 au printemps 2020. Jean-Jacques Burnel, leader historique des Stranglers, a tenu a terminer cet album. Il sera défendu sur scène à travers l'Europe et début décembre au Krakatoa de Mérignac. 

Jean-Jacques Burnel partie 1

Jean-Jacques Burnel partie 2


« Si j'avais maitrisé le français un peu mieux, peut être que j'aurais fait des jeux de mots mais je ne suis pas Gainsbourg ». C'est pourtant dans un français impeccable que Jean-Jacques Burnel, leader des Stranglers, évoque avec passion son travail. Sa dernière oeuvre est collective, faite avec le coeur et se nomme "Dark Matters". Il s'agit là de la 18ème production studio de la mythique formation britanique née au milieu des années et qui a connu gloires et succès avec de nombreux tubes dont "Golden Brown" (1982) et "Always The Sun" (1986). 

Le groupe touché par la Covid-19

Neuf annnées après "Giants", les Stranglers ont donc dévoilé en septembre 2021 une nouvelle production d'une grande qualité et dont 90% avait déjà été enregistrés avant l'arrivée de la pandémie mondiale liée à la Covid-19. Un morceau, "Water", datait même d'il y a 10 ans et faisait l'écho des différents Printemps Arabes qu'avaient pu connaître plusieurs pays et notamment la Tunisie. 

« J'étais confiné en France et eux en Angleterre, ça a  donc compliqué l'affaire » commente Jean-Jacques Burnel, né à Londres de parents français, et aujourd'hui résidant du Var. C'est depuis ce même Sud de l'hexagone que le bassiste des Stranglers apprend la terrible nouvelle : Dave Greenfield, claviériste du groupe, décède après avoir contracté le coronavirus en mai 2020.  « Ce n'était pas seulement un collègue mais un complice depuis 45 ans, lance avec encore une vive émotion JJ Burnel qui aura eu son ami au téléphone deux jours avant le drame. Ça m'a mis à plat ».

  

Il aura fallu une quinzaine de jours au membre historique des Stranglers, désormais le dernier, pour repartir de l'avant. Il raconte :  « ma seule mission c'était de terminer ce disque ! Alors j'ai écrit quelques morceaux, j'ai transféré ça en Angleterre et on a bossé en distance avec les autres ». Parfois, Jean-Jacques arrive à retrouver ses compères Baz Warne et Jim Macaulay de l'autre côté de la Manche. Et puis parfois non. Anecdote : « C'était compliqué de prendre l'avion alors je suis parti du Sud de la France en voiture vers Calais après avoir fait un test covid. Je me suis arrêté à un motel, j'ai ouvert mon ordinateur et le résultat était positif ». Hop, demi tour !


Toujours debout et en tournée  

Finalement, cet objectif d'achever ce disque est réussi avec manière, avec force, avec cœur et toujours en pensant à Dave. Le magnifique "And if you Should See Dave", au clip génial, en est une sacrée preuve. Les Stranglers sont toujours debout malgré ce terrible coup du sort.

« Je porterai toujours Dave dans mon âme » promet son acolyte de longue date. Jean-Jacques Burnel qui se délecte des nombreux retours positifs reçus depuis la sortie de ce nouvel opus. « C'est le premier disque depuis le début des Stranglers qui fait autant l'unanimité » fait t-il remarqué. 

« Cet album est rempli d'interprétations du monde dans lequel on vit » - Jean-Jacques Burnel 


Pour ponctuer cette renaissance en beauté, le groupe, qui a un nouveau claviériste, va pouvoir reprendre la route des concerts en Europe après avoir dû repousser un certain nombre de dates en raison du satané virus. « Depuis presque 2 ans on ne peut pas faire ce que l'on préfère faire » souffle le dernier membre historique des Stranglers (Jet Black, le batteur, a connu plusieurs pépins de santé et a été remplacé par Jim McCauley), comblé de pouvoir regoûter aux plaisirs des concerts, là où toutes générations de fans se retrouvent. « Démographiquement le public est vraiment varié, remarque Jean-Jacques Burnel, il y a des vieux punks comme moi qui ont grandi avec nous et maintenant leurs enfants ».  

Vieux punks ou non, les aficionados français.e.s seront aux anges de retrouver les musiciens british au plus près de chez eux. Burnel et ses potes débuteront cette tournée, à la saveur particulière, ce vendredi à Valenciennes avant d'exceller à Dijon, Villeurbanne, Montpellier, Nantes ou Toulouse le 5 décembre. Ils se produiront aussi en 2023, le 11 mars à l'Olympia de Paris. Bien avant ça, les girondins et les girondines sont eux attendu.e.s le lundi 6 décembre au Krakatoa de Mérignac pour aller les applaudir (gagnez vos places en jouant ici). « Bordeaux est une superbe ville, redevenue une ville lumière, une destination mondiale » complimente le bassiste phare des Stranglers qui par ailleurs confie bien aimer « s'amuser avec le public en France », lui le français né anglais.

[Jérôme Martin-Castéra - photo : Colin Hawkins]