
22 avril 2021
Un communiqué qui fait mal
La longue descente aux enfers du FC Girondins de Bordeaux continue. Des mauvais résultats, des ententes plus que tendues entre les joueurs, des tensions entre la direction et les supporters qui mènent des actions commando, des plaintes... À tout cela s'est ajouté ce jeudi 22 avril le retrait de son actionnaire principal. « King Street ne souhaitait plus soutenir le club et financer ses besoins actuels et futurs » écrit le club dans un communiqué.
Frédéric Longuépée, président du FCGB, a fait le choix de placer le club sous la protection du Tribunal de Commerce de Bordeaux. « Un mandataire ad hoc a été nommé, il sera chargé d’assister le FC Girondins de Bordeaux dans sa recherche d’une solution durable » précise le communiqué. Le club s'est par ailleurs engagé auprès de ses salariés (prévenus quelques minutes seulement avant la publication du communiqué) à verser l'ensemble des salaires pendant la durée de la procédure nécessaire à la reprise du club.
[Communiqué] Le Club placé sous la protection du Tribunal de Commerce de Bordeaux.
— FC Girondins de Bordeaux (@girondins) April 22, 2021
Plus d'infos ? https://t.co/mzZHTDeWgT pic.twitter.com/YxbPhvjydu
Les réactions sont déjà nombreuses suite à cette bombe. Pierre Hurmic a été l'un des premiers à dégainer : « Ce n’est malheureusement pas pour moi une grande surprise, communique le maire de Bordeaux. Le plan de reprise du club, contre lequel j’avais voté en 2018, ne paraissait pas, dès le début, en mesure d’assurer sa pérennité.
Cela paraît chose confirmée aujourd’hui. Une page va devoir être tournée. Tout devra être fait pour mettre en place une solution assurant la pérennité de ce club. Tous ses soutiens, partenaires et supporters devront se montrer solidaires et vigilants pour que la belle aventure sportive des Girondins de Bordeaux, engagée il y a 140 ans, se poursuive ».
Réaction également des Ultramarines, le principal groupe de supporters : « ça ne ne sera pas faute de l'avoir dit, écrit, répété, chanté, hurlé. À l'heure où nous écrivons ces lignes, deux éléments cruciaux: - Le départ immédiat et sans délai de Frédéric Longuépée - Que King Street travaille dans les heures à venir à une cession du club saine et durable ».
« Du début à la fin , cette histoire des @girondins est un scandale, une honte absolue...C’est inacceptable pour le football français... Je suis choqué, triste et écœuré... » réagit Bixente Lizararu.
Hallo Jean-Didier LANGE les @girondins ont de nouveau besoin de vous ???? au secours...
— Gaëtan HUARD (@Gaetan_Huard) April 22, 2021
#Girondins #clubendanger
— Frederic Roux (@RouxFrederic5) April 22, 2021
Ce n’est pas faute d’avoir mis en garde !
Le club, notre club s’est retrouvé entre les mains d’incompétents, de menteurs et de magouilleurs qui n’ont aujourd’hui aucun scrupule à quitter le navire alors que la situation sportive est dramatique ...
?????????? pic.twitter.com/VMeIQZhXiE
Les joueurs, qui viennent d'arriver en stage à Ploemeur près de Lorient, ont appris la nouvelle à leur descente du bus. Bordeaux affrontera Lorient dimanche à 15h00 avec la mission d'engendrer un maximum de points pour se maintenir (sportivement) en Ligue 1. A vivre évidemment en direct sur nos ondes, comme tous les matches officiels des Girondins depuis 2010.
Bruno Fiévet candidat
Bruno Fiévet, qui avait l'ambition de reprendre le club depuis déjà plusieurs mois, a déclaré sur ARL ce jeudi soir dans Top Marine et Blanc (voir par ailleurs) : « C'est tout sauf une surprise. Ce n'est pas parce qu'on est très riche que l'on va mettre de l'argent. Une telle nouvelle à trois jours d'un match capital, c'est abominable. L'ambiance n'est pas au beau fixe avec les joueurs ». Des joueurs qu'il a eu l'occasion de joindre ce jour. L'homme a d'ailleurs confirmé qu'il était candidat au rachat du club « sous certaines conditions ».
King Street change de cheval...
Pour autant, contrairement à la situation sportive du club, les finances de King Street sont loin d'être dans le rouge. La preuve : non contents de se désengager du jour au lendemain des Girondins après y avoir investi 46 millions d'euros (on est loin des 80 promis à l'époque du rachat), King Street, Fortress et un troisième fonds sont sur le point de s'engager aux côtés de l'Inter de Milan pour le financement d'un prêt à hauteur de...250 millions d'euros, afin de permettre au club transalpin de contester l'hégémonie actuelle de la Juventus de Turin. Ceci au terme de négociations engagées depuis déjà un long moment avec les Italiens. Pas de doute, la déontologie des Américains ne s'étrangle pas de scrupules, et les méthodes du Far West ont bel et bien franchi l'Atlantique. Au grand dam d'un club historique de l'Hexagone au bord du gouffre, alors qu'il fête cette année ses 140 ans.
[Jérôme Martin-Castéra et Christophe Monzie - photo : Loïc Cousin]