Papa du "Petit Nicolas", le dessinateur pessacais Jean-Jacques Sempé est décédé 

"Le Petit Nicolas" est désormais orphelin de ses deux pères. Jean-Jacques Sempé est décédé à l'âge de 89 ans. Le pessacais était connu pour être le créateur de l'oeuvre littéraire de jeunesse aux côtés de René Goscinny. 

C'est l'un des plus grands dessinateurs français qui vient de disparaître. Jean-Jacques Sempé est décédé ce jeudi à l'âge de 89 ans a fait savoir sa famille à l'AFP. Né à Pessac dans un milieu pauvre - « mon enfance n'a pas été follement gaie. Elle était même lugubre et un peu tragique » disait-il dans un entretien à Libération - Sempé avait fait ses premiers pas dans Sud-Ouest au début des années 50.

"Le Petit Nicolas", dans le coeur de toutes les générations

Il rencontre un certain René Goscinny en 1954. De leur amitié naîtra le personne du "Petit Nicolas" que le public découvre en 1959 dans Sud- Ouest Dimanche. C'est d'ailleurs à l’école David-Johnston de Bordeaux, où Sempé a étudié, que le personnage aurait êté inventé. 

Seulement cinq histoires du "Petit Nicolas" verront le jour en livre. La dernière, "Joachim a des ennuis" remonte à 1964. Pour autant, et encore aujourd'hui, les aventures de Nicolas, Rufus, Alceste ou Clotaire attirent toutes les générations au point de voir l'oeuvre adaptée au cinémaen 2009 avec Kad Merad, Valérie Lemercier et Sandrine Kiberlain. Une suite verra le jour en 2014.

Mais Sempé c'est aussi d'autres histoires phares comme celles de "Monsieur Lambert", "Raoul Taburin" et une trentaine d'autres ouvrages. En 2020 sort "Garder le cap" aux éditions Denoël. « Dans ce livre, on retrouve le meilleur de l’humour fin, subtil et allusif, allié à un formidable sens du dérisoire, qui caractérise toute l’oeuvre de Sempé.Observateur incomparable de nos vies quotidiennes, Sempé réunit ici ses meilleurs dessins inédits » décrit la maison d'édition. Il s'agira de son dernier ouvrage.

De nombreux de ses dessins, qualifiés de fins et raffinés, étaient publiés dans bon nombre de journaux comme L'Express, Le Nouvel Obs, Le Figaro, Paris Match ou Le Moustique. Régulièrement, le dessinateur girondin avait réalisé avec raffinement les fameuses unes du New Yorker. 

[Jérôme Martin-Castéra – photo : A.F.P.]