
14 septembre 2021
Meilleur club de handball dans le département, le Mérignac Handball a pu reprendre ses activités. Après un match nul lors de la journée d'ouverture, l'équipe première se déplace ce mercredi dans la salle de Brest, champion de France en titre.
Voilà deux saisons que le Mérignac Handball sauve sa peau dans l'élite du handball féminin français. Deux maintiens acquis de façons différentes. Pourtant mal embarqué (et même moqué) avec zéro victoire au compteur lors de l'exercice 2019-2020, le MHB souffle en avril 2020 alors que la Fédération annonce le gel des compétitions en raison de la crise sanitaire. S'il restait des matchs à disputer, la tâche s'annonçait complexe pour le club girondin qui aura stagné en dernière position jusqu'au bout. Une seconde chance semble s'offrir à la formation auréolée de deux titres de champions de D2 en 2018 et 2019. Sauvées, les mérignacaises repartent en Ligue Butagaz Énergie pour une saison de nouveau particulière où les matchs se disputeront tous à huis clos. Avec l'arrivée de Christophe Chagnard en remplacement de Philippe Carrara, Mérignac retrouve des couleurs. Malgré un début de saison compliquée et quelques passages à vide, les joueuses ont fini par assurer leur maintien, cette fois-ci sur le terrain, avant même la fin des playdowns.
Viser encore un peu plus haut
« On fait une très belle fin de saison », se soulage Alexandre Zaug. Le président du MHB qui évoque une « saison qui se termine bien financièrement » malgré les nombreuses difficultés qu'ont pu enregistrer les différents partenaires du club. « Cette année on semble être sur des meilleures hospices mais il faudra redoubler d'attention ».
Pour cette troisième saison dans l'élite, Audrey Deroin et ses coéquipières auront à cœur de confirmer leur place dans cette division. « Il faut arriver à viser au-delà du maintien, commente Alexandre Zaug qui souhaite voir son équipe première « s'installer dans le milieu de tableau, loin des relégables ».
Pour viser cette objectif, le Mérignac Handball a enregistré huit arrivées pour autant de départs dans son effectif. Citons, entre autres, Laurène Catani, championne de France avec Brest, Soukeïna Sagna, de retour en Gironde après avoir évolué à l'Union Mios Biganos-Bègles ou encore les internationales Nele Antonissen (Belgique) et Luciana Mendoza (Argentine).
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Grands noms du handball européens, la néerlandaise Sanne Van Olphen et la danoise Stine Svangaard ont elles décidé de prendre leur retraite. Quant à Christophe Chagnard, Alexandre Zaug l'affirme : « il a toute ma confiance et il le sait ».
Un nul pour débuter avant l'ogre brestois
Après une préparation plus que satisfaisante (cinq matchs amicaux gagnés sur six), les Foudroyantes ont retrouvé leur public mercredi dernier avec la réception à Mérignac de Dijon. « On est bien content de pouvoir retrouver le chemin de la salle avec du public » développe le président, forcément heureux de regoûter à un semblant de vie d'avant crise sanitaire. Dans une salle Pierre de Coubertin bien garnie, ceux sont les bourguignonnes qui s'appliquent le mieux face aux buts en poussant à 15 reprises le ballon au fond des filets en première mi-temps, contre 12 fois pour les locales, avec notamment trois réalisation à la suite d'Audrey Deroin. À l'image du premier acte, le second est aussi serré. En marquant son premier but sous ses nouvelles couleurs, Luciania Mendoza permet à Mérignac de rester au contact de son adversaire dès le retour du vestiaire. Julie Dazet, en bonne forme, permet même à son équipe de prendre les devants. La mérignacaise terminera d'ailleurs meilleure marqueuse du match avec sept buts marqués devant Nele Antonissen, implacable sur les jets de 7 mètres. Alors qu'il reste moins de 40 secondes à jouer et que le MHB mène (26-25), Carmen Campos inscrit un ultime but. Score final, 26-26. Cruel pour les girondines qui devront se contenter des deux points du matchs nul pour son premier match de la saison.
Lors de la deuxième journée, les handballeuses de la Métropole effectueront un périlleux déplacement à Brest, champion de France en titre et vice-champion d'Europe. Pour autant, les bretonnes ont loupé leur début de saison avec une défaite à Bourg de Péage (37-31) lors de la journée 1 et ont également perdu lors de la première journée de Ligue des champions samedi à Rostov (24-26). C'est clairement regonflées à bloc que Cléopatre Darleux and co attendent le MHB ce mercredi à 20h30. « C'est un club qui a toujours eu une belle équipe et de bons entraîneurs, analyse le président Alexandre Zaug qui compte « ne pas faire pâle figure » à la Brest Arena. « On n'y va pas pour perdre » lance-t-il.
Un centre de formation agréé
Par la suite, Mérignac aura l'occasion de recevoir deux journées de suite. Contre Nice d'abord le 25 septembre puis contre Toulon le 2 octobre. Deux adversaires, a priori, à la portée du MHB qui se rendra à Metz (autre grosse écurie du championnat entraînée par le girondin Emmanuel Mayonnade) le weekend du 20 octobre.
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À noter que, comme pour l'année dernière, plusieurs matchs dits de "gala", contre justement des pointures du championnat, pourraient être délocalisés de Mérignac. « À Bordeaux ou ailleurs » nous aiguille Alexandre Zaug alors que rien n'est encore acté. Située à la Benauge, la grande salle Jean Dauguet pourrait permettre d’accueillir de façon idéale des partenaires ou des spectat.rice.eurs en plus grand nombre.
Seul club aquitain en Ligue Butagaz Enérgie depuis la disparition soudaine de l'Union Bordeaux-Bègles Mios-Biganos, le Mérignac Handball a à cœur d'assumer son statut alors que Bègles souhaite se solidifier en D2 et que des équipes comme Pessac ou Mios-Biganos sont désormais bien installées en Nationale 1. La N1, c'est d'ailleurs là où évolue l'équipe réserve du MHB et qui s'est inclinée 27 à 21 à La Roche-sur-Yon lors de la première journée et qui recevront Limoges samedi à 20h30. « C'est important d'avoir une équipe réserve performante quand on a une équipe en LBE » explique Alexandre Zaug, fier également de voir naître un centre de formation agréé par le ministère. Dès cette saison, cinq joueuses en devenir (Julie Abadie, Keran Bekrou-Brega, Eva Desirliste, Phellys Kibuey ainsi que Sarah Navarro-Cano ) le composeront.
« L'idée c'est d'avoir une filière féminine qui puisse nous apporter des talents pour l'équipe une » raconte le président du MHB.
Côté licencié.e.s, le MHB n'a pas enregistré de grande baisse de ses adhérant.e.s qui tournent autour de 380 membres. Les entraînements des jeunes et des moins jeunes reprennent pendant ce temps là avec la mise en place du pass sanitaire, obligatoire pour les plus de 12 ans dès la fin du mois. « On est content de pouvoir retisser du lien » se réjouit Alexandre Zaug.
[Jérôme Martin-Castéra - photo : J.M.C.]